Le Libertaire (1917-1956) > Catalogue des articles > 31 mars 1955

L’amiral Larima

Larima quoi. La rime à rien. L’amiral Larima. L’amiral rien (Jacques Prévert).

Le match était truqué, après Claudel disparaît l’amiral L. Lacaze.

Lucien Lacaze, de l’Académie française rendit mercredi dernier son âme à Dieu.

Il était beau, il était vieux, il sentait bon le sang de matelot, le salaud.

L’amiral était né, il y a fort longtemps dans l’île de la Réunion. Victime d’un rut tropical. Il va sans dire qu’il fit de brillantes études, la guerre et les campagnes du Levant et de Tunisie.

Il fut tour à tour contre-amiral, ministre de la marine, vice-amiral, commandant en chef, gouverneur, vice-président, membre des Académies de Marine, des Beaux-Arts et enfin en 1936 remplaça à l’Académie française le délicat cul de D. Cambon. Carrière sublime ) laquelle allaient s’ajouter deux tares de plus, « Médaille militaire » et « Légion d’honneur ».

L’amiral était souffrant depuis plusieurs mois. Il s’était cassé le col (du fémur) en tombant sur le pont ciré de son appartement.

Je me suis laissé dire que se derniers mots furent : « Les enfants d’abord ». Fin


Claude Pélieu